Archives de catégorie : Drame humain

Drame humain : Tout ce qui touche les sentiments et toutes ces fantasies purements humaines. Au fond, s’il n’y avait que l’amour, on n’en parlerait même pas, ou si peu.

L’ombre de l’hombre

De nos jours, l’esprit et le corps individualiste des gens me font peur. Nous voilà embarqué dans une bien drôle de galère, celle de mon nombril et celui du vôtre duquel je me fiche éperdument.

Je suis peintre et j’aime représenter ce que je vois. Depuis peu, je suis même tenté de ne peindre que des tableaux à sujet unique. Des gens choisis au hasard de mes promenades que je croque en quelques traits de fusain dans mon cahier bleu. C’est lors d’une de ces promenades dans un parc au beau milieu de l’été que j’ai vu cet homme et que mon geste s’est arrêté dès lors que je me suis mis l’observer. Cet être solitaire, qui marchait tout doucement sur l’étroite piste cyclable, n’avait pas d’ombre.

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Maxime a perdu son joujou

Maxime fêtera bientôt ses 60 ans. Dans son visage étiré par les années, on peut encore lire, entre les rides et l’humidité de ses yeux, le poids de tout ce passé qui l’écrase.

Maxime n’a jamais été capable de regarder devant lui, de voir tout ce que demain pouvait lui offrir. Il s’est accroché, un jour, désespérément, à son passé, encore tout frais, une simple page dans le livre de sa vie.

Maxime a perdu son joujou à l’âge de 6 ans. Quel joujou? me demanderez-vous avec les sourcils en point d’interrogation. Bien que j’hésite à vous donner cette réponse du tac au tac, je suis tenté tout de même de vous donner quelques indices, histoire de vous faire attendre un peu.

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Procès verbeux

J’ai eu le malheur de parler de mes rêves à un de mes amis et le voilà qui me refile le nom de son psycho-coco. J’ai voulu jeté la carte en allant prendre ma marche du midi mais j’ai hésité. Chaque fois que j’hésite comme ça, je préfère me jeter tête première plutôt que de regretter plus tard. Je me suis marié douze fois. Quoi? J’aurai pu regretter de ne pas en avoir marié qu’une seule!

Mon rêve, c’est le suivant :

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Rien à faire

Karl s’est étendu sur la chaussée brûlante en pensant à son passé. Rien à faire. Tout était effacé. Peut-être était-ce la peur. Ou le bruit. Le bruit des voitures qui frôlaient son corps dans une chorale de klaxons discordants. Des crissements de pneus. La toile froissée. Comme il avait envie de rire. Mais il y avait longtemps que son cerveau n’envoyait plus ce genre de signal à ses lèvres. Sa bouche déformée par les goulots de bouteilles ou par la douleur de ses peurs ne savait même plus bouder ou même rester neutre. C’était tout son visage qui transcendait la douleur.

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Dans mon pays

Dans mon pays, il y a des flammes partout. Du feu, des âmes, de la douleur.

Dans mon pays, on se serre la ceinture puis on marche ou on roule, et on la fait sauter. Dans mon pays, on meurt pour notre Dieu, le Seul, l’Unique, le Grand; on ne veut pas des autres dieux car ils ne savent rien de ce que le nôtre a dit.

Je marche dans mon pays, sachant que ma mort sera bonne pour mon frère, demain. Et quand le feu s’éteindra, quand la poussière retombera, quand les cris et les larmes des traitres, des chiens ennemis s’évanouiront et que les survivants se prosterneront devant notre puissance, alors mon pays sera la Terre et règnera la paix et l’amour entre tous.

Magdalena déposa le papier et regarda Assoun.

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