Archives de catégorie : Fantaisie

Fantaisie : Les dragons, les fées, les hobbits et autres bibittes, ça existe vraiment. Sauf, que pour rassurer les gens de la haute, il faut faire sembler que ce n’est pas vrai. Alors, n’y croyez pas mais lisez la lumière allumée.

Particule : E au carré

Je me rappelle très bien du jour où, confronté à ma douleur, à mes peurs et à la colère, je me suis retrouvé dans un cul-de-sac sombre et humide.

J’étais dans la ville depuis trois heures déjà et j’avais manqué mon rendez-vous pour un emploi. Déçu, j’ai rebroussé chemin et me dirigeai vers le métro quand tout à coup, je vis cet homme décharné qui marchait péniblement dans la direction opposée à la mienne. J’ai tout simplement arrêté de marché et j’ai pris le risque de le suivre. “Pourquoi pas?” me dis-je alors que j’essayais de garder une distance raisonnable entre lui et moi afin de ne pas attirer son attention. Les gens qui passaient nous ignoraient tout simplement. J’étais, tout comme cet être étrange, seul au monde, traversant une faille dans l’espace et le temps. Ne me demandez pas s’il faisait nuit ou jour, s’il faisait chaud ou froid, je l’ignore.

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La fête d’Ortenzia

Aujourd’hui, c’est la fête d’Ortenzia. Vous la connaissez? Je vous la décris brièvement : elle n’est pas très grande et a un teint un peu verdâtre. Son nez est croche (son père la battait) et elle a un derrière large comme une barge depuis la naissance de sa troisième fille. Elle vit dans un des bidonvilles de C***, au sud de la capitale. Elle porte le noir en permanence et boite depuis son accident de voiture avec son amant alcoolique, un Allemand socialiste d’une autre époque qui dit Liberazione en crachant son venin d’écrivain raté aux rares passants plus fortunés que lui.

Zabel, Toniata et Viola courent autour de la table, excitées comme d’habitude, à l’idée de faire encore une autre fête. C’est la fête de leur mère et pour une fois, elle sourit plutôt que de pleurer. Ce qu’ils ne savent pas, c’est qu’Ortenzia est une sorcière, héritière de mère en fille de ce malheureux poids qui a fait d’elle une vilaine aux yeux de certaines et une merveille aux yeux de quelques autres.

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L’été au parc

Je me suis assise sur un banc dans le parc pour reposer mes jambes. Je suis fatiguée. Je suis éreintée. Alors, je suis assise pour regarder le monde se fatiguer.

Et pour le plaisir, je me suis dit que peut-être que je pourrais rester là, assise sur un banc de parc, tout l’été, pour regarder la vie passer. Oublier les tracas de mon train-train quotidien, voir le temps passer avec des yeux grands ouverts.

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Fil

Au matin, tu te réveilles et tu vois un fil blanc qui traverse la chambre. Tu te lèves et tu tâtes ce mince bout de filaments enchevêtrés. D’un côté, il passe sous la porte et de l’autre, il s’évade par l’ouverture de la fenêtre.

Tu te relèves. Quel côté exploreras-tu? Tu hésites puis tu te décides à suivre la piste vers l’extérieur, la lumière éclatante du matin t’y encourageant.

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Les hasards du temps

Mike Plum roulait sur la 174 à environ 100 kilomètres à l’heure lorsqu’il vit surgir derrière lui une Toyota bleu acier identique à la sienne. Il ne pourrait le jurer, mais il lui semblait qu’elle était apparue d’un seul coup.

Il freina doucement et la voiture derrière lui poursuivit sans ralentir. Il y eut choc et Plum sursauta. Les deux voitures s’immobilisèrent enfin et Plum attendit un court instant avant de sortir pour engueuler le conducteur fautif. Dès que la portière fut entrouverte, Plum sut qu’il y avait quelque chose qui clochait. Le type dans la voiture derrière lui ressemblait à… Plum lui-même!

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