Je me rappelle très bien du jour où, confronté à ma douleur, à mes peurs et à la colère, je me suis retrouvé dans un cul-de-sac sombre et humide.
J’étais dans la ville depuis trois heures déjà et j’avais manqué mon rendez-vous pour un emploi. Déçu, j’ai rebroussé chemin et me dirigeai vers le métro quand tout à coup, je vis cet homme décharné qui marchait péniblement dans la direction opposée à la mienne. J’ai tout simplement arrêté de marché et j’ai pris le risque de le suivre. “Pourquoi pas?” me dis-je alors que j’essayais de garder une distance raisonnable entre lui et moi afin de ne pas attirer son attention. Les gens qui passaient nous ignoraient tout simplement. J’étais, tout comme cet être étrange, seul au monde, traversant une faille dans l’espace et le temps. Ne me demandez pas s’il faisait nuit ou jour, s’il faisait chaud ou froid, je l’ignore.