Archives de catégorie : Poésie

Des rimes qui rament dans le flot du fléau. Des vers pleins d’émois qui s’alignent sur le bar devant les verres vides de soi.

Glisser

Laissez-moi glisser 
un soupir le long de vos côtes 
pour atteindre d’un vent furtif 
ces îles en attentes

Laissez-moi glisser 
un bras sur vos frissons 
pour faire fondre d’un souffle chaud 
le glacier des heures sans vous

Laissez-moi glisser 
en vous une part de mon âme 
pour vous faire jouir du temps 
et de l’éternité qui s’étire pour nous.

 

Fuite

Peut-on fuir la fuite
Comme on aime d’amour
Comme on chasse un chasseur
Comme un danse la danse?
Une demande à se demander…
Le regard fuit au même titre que les larmes
La pensée fuit, recroquevillée dans ses méandres
Le silence, lui, arrive, parce qu’il avait fui
Et prend toute la place.
Un silence fait de verbiage
De pluie et de beau temps

Des fois, je voudrais me faire plombier
Pour colmater tes fuites
T’enrubanner de mes rubans de velours
Me faire porcelainier qu’on limoge
Pour broyer tes états d’âmes et en faire de la fine porcelaine
À décorer de souvenirs derrière une vitrine d’oublis
Me faire avocat de la couronne
Pour te défendre de tes propres jugements
Et emprisonner tes jurés intérieurs
Dans une prison où il n’y aurait pas de fuite… .. .

Puis je me fais ton ami et je reste quiet
Que s’écoulent les heures pour assécher tes mystères
Pour que l’amour ensoleille de nouveau nos yeux

Si

Si les papillons avaient des plumes
Ils enlèveraient de mon coeur cette enclume
Si le soleil avait des mains
Il m’indiquerait le droit chemin

Si ton regard pouvait tisser
Mon coeur il saurait capturer
Si ton parfum devant moi venait danser
Une nuit je ne ferais que t’aimer

Si un sourire arrivait à me toucher
De mon corps je me laisserais caresser
Si une pensée disait le monde
Sans crier je nagerais dans l’onde

Nuit trouble

Nuit trouble
 où les larmes couvrent le sourire
  où le désespoir est plus sombre que l’ombre

Nuit blanche
 où le coeur ne bat plus la cadence
  où les images se superposent

Nuit froide
 où la caresse s’est évadée
  où le pli des draps est meurtri

Nuit vide
 où un sourire se fait enfin guide
  où le rêve panse la blessure

Nuit trouble
 ou blanche
  ou froide
   ou vide

Nuit tout de même. Seul.