(Note: le texte qui suit est un plan-brouillon pour l’écriture d’un roman que je prévois commettre entre le 1er et 30 novembre prochain sur www.nanowrimo.org – inscrivez-vous dès maintenant!)
Le 1er : Joe se réveille à cinq heures vingt-six du matin. Il déjeune et part au travail. En route, il reçoit un appel sur son cell. Il fait une mauvaise manoeuvre et un camion frappe sa voiture et le malheureux n’a pas de chance: il meurt sur le coup.
Le 2 : Joe se réveille à cinq heures vingt-neuf du matin. Il pense qu’il a rêvé sa mort et pourtant il est bien vivant. Il prend une douche, se rase et entre dans sa voiture. En chemin, son cell sonne. Il exécute un mouvement pour répondre mais hésite un instant. À sa droite, un camion le coupe. Il a juste le temps de l’éviter. Il laisse le cell sonner. Il arrive au bureau. Le patron veut lui parler de toute urgence pour discuter d’un dossier sur lequel il a travaillé. Ce dernier l’engueule et Joe ressent des douleurs à la poitrine. C’est la crise cardiaque. Il meurt avant que les secours n’arrivent.
Le 3 : Joe se réveille vers trois heures du matin. Il est en sueur. Il crie car il est de plus en plus convaincu que quelque chose cloche. Il se lève brusquement et ouvre toutes les lumières dans la maison. Sur la table, son ordinateur portatif et des papiers éparpillés. Le dossier fautif est là, corrigé, révisé, près à être livré. Que s’est-il vraiment passé entre sa présumée crise cardiaque la veille et son réveil ici, en pleine forme? Joe se sent déprimé. Se peut-il qu’il ait des blancs de mémoire ou qu’il s’imagine des morts pour fuir une triste réalité? Son divorce, ses enfants qui ne lui parlent plus, son job de plus en plus ennuyant, ses dettes de jeu, la mort de son meilleur ami dans des circonstances étranges… C’est bientôt le matin. Joe est assis au salon et décide de se laver et d’aller au bureau pour se prendre en main, tenter d’oublier cette folie. Au centre-ville, c’est la pagaille du quotidien. Sur l’heure du dîner, il sort avec un collègue et lui parle de ses derniers jours. Ils rigolent. Mais Joe n’est pas dupe de cet étrange changement dans sa vie. Il a peur de mourir encore une fois. De retour au bureau, il s’arrête au petit dépanneur et ne voit pas ce qui se passe à la caisse. Un type nerveux avec un revolver vient tout juste de s’emparer du contenu de la caisse et rebrousse chemin alors que Joe est encore dans la porte. Le type crie mais Joe ne réagit pas assez rapidement à son goût. Le voleur tire. Joe meurt après quelques secondes d’une intense douleur.
Le 4 : Joe se réveille en hurlant. La pièce est inondée de soleil. Il n’a pas fermé le rideau. Tout est à sa place. C’est samedi. Une autre journée en vie après être “mort” trois fois. Il tremble. Pourquoi ceci lui arrive-t-il? Il entre dans la douche, met le pied sur la savonnette et glisse. Il perd l’équilibre et tombe sur la porte vitrée qui se fracasse. Sa tête heurte le sol en marbre. Il meurt sur le coup.
Le 5 : Joe émerge lentement de ses cauchemars. C’est dimanche. Il se lève courbaturé. Dans l’appartement, tout est en désordre. Il aurait eu une fête ici mais il ne s’en souvient pas. Il ne se souvient que de sa chute la veille, et de l’incident au dépanneur, de sa crise cardiaque et de l’accident de voiture. Dans la salle de bain, la porte vitrée est intacte. Il s’effondre sur le sol en pleurant. Il ne peut croire que cela lui arrive. Il écrit tout cela sur papier et cache le cahier sous ses chandails dans la commode. Il sort pour déjeuner. Il prend un copieux repas de crêpes et de fruits frais. Il avale un bout de pomme mais ce dernier reste de travers dans sa gorge. On tente de lui pratique la manoeuvre mais il a déjà succombé.
Le 6 : Joe est couché dans son lit, les yeux grands ouverts. Il ne semble pas avoir dormi. Ses yeux lui brûlent. Il est trempé de la tête au pied. C’est lundi mais il n’ira pas travailler. Il veut mourir. Il ne pourra continuer de vivre ainsi. C’est la panique. Il hurle. Il avale des pilules. Se couche encore. Et meurt encore.
Le 7 : Joe ouvre les yeux: un type est penché sur lui, un oreiller à la main. Il l’entend dire: “Pour toutes des dettes de jeu… tu vas payer…”
Le 8 : Un bruit à ses côtés. Une femme nue se colle contre lui. Il sursaute. Il est 5 heures du matin. Ce n’est pas sa chambre. C’est un motel miteux. On frappe à la porte. C’est un type enragé. Il hurle qu’il va tuer sa femme. Joe tente de le calmer de l’autre côté de la porte mais le type défonce. Il a un bâton de baseball. Il frappe Joe à la tête. Avant d’expirer, Joe se dit que tout ce cirque n’a pas de sens.
Le 9 : Joe se réveille dans le salon, une bouteille de whisky vide à la main. La pièce sent la vomissure et la sueur. Il fait au moins quarante degrés dans la pièce. Une odeur de fumée, des cris, des sirènes. Joe réalise que l’incendie a gagné son étage. Il a tout juste le temps de courir dans sa chambre et retrouve son cahier: il est vide. Les flammes pénètrent dans la chambre comme une explosion.
Le 10 : Joe se réveille au bruit des oiseaux. Il est dans son appartement. (à suivre)