Archives par mot-clé : Passé

Ah, le passé qui revient comme la marée sur une plage dépassée…

Pat en 1977

Il me revient des moments comme ça, où je me revois la tête pleine d’idées, le cerveau électrisé par des idées folles, à la Dalì. De cet autrefois, il me vient des vagues que je retiens, je ne sais trop pourquoi.

Je serais tenté de vous dire que c’était le bon vieux  temps, mais ça ferait vieillard et j’ai encore une couple de dizaines d’années à traverser avant de me plaindre de la sorte. Pourtant, déjà à cette époque, j’écrivais comme j’écris aujourd’hui, les neurones en partouze, sur une autoroute sans limite de vitesse. Seule la lenteur de mon index gauche qui tapoche sur le clavier, en solitaire, sans prendre le temps de relaxer, m’empêche de carburer à la formule un de mon inspiration.

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Passé recomposé

Mon nom est Armand Leclaire. J’ai 73 ans. Je vous écris cette lettre à la demande de ma femme qui m’aide pour les petits détails. Mais je persiste et signe que je suis Armand Leclaire et que j’ai 73 ans.

Tout ceci a commencé il y a exactement 22 ans. J’étais alors âgé de 51 ans. Ma femme m’avait offert un forfait Rewind comme cadeau d’anniversaire. Comme cette toute nouvelle technologie faisait alors son entrée en bourse et qu’on s’arrachait les places disponibles, ma femme a profité de ses connaissances (le frère du cousin de son beau-frère sortait avec la cousine du neveu de sa demi-soeur qui travaillait justement au courrier et qui avait droit à un rabais et une place réservée, s’il le voulait, mais il ne le voulait pas, mais ça c’est une autre histoire) pour m’inscrire et payer la somme de soixante mille dollars américains pour que je sois ‘rewindé’ comme Jack Laplante et la star des stars Magnolia Magifica Turner. Mon nom figurerait dans les mille premiers clients satisfaits du service Rewind.

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Virus dans le passé

Nick venait de se payer le trip de sa vie. Malgré le coût exorbitant de cette technologie, il voulait être un des premiers pionniers en la matière.

“Suivez-moi,” fit la jeune femme habillée d’un costume de chlorophylle bleu.

Sur les murs, de vastes images holographiques tournoyaient, représentant les contenus de la mémoire des premiers explorateurs. Il était nerveux. Après tout, ce n’est pas tous les jours qu’on pouvait se permettre de littéralement télécharger sa mémoire sur un nanopoint et l’explorer à sa guise. C’était presque un voyage dans le temps qu’il s’offrait, bien que la technologie ne le permettait pas encore.

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À la Une

Marieberthe se coucha, comme on lui demanda, le cou bien appuyé sur le bois souillé du sang de ses prédécesseurs. Elle vomit et urina dans ses dentelles. Elle tremblait de tout son corps tandis que la foule scandait des paroles de haine. On avait soif de sang et de mort. On voulait la liberté et en éliminant tous ces bourgeois, Paris, la France, le monde respirerait mieux.

Le bourreau s’asssura que la tête de Marieberthe était bien placée, visage vers les badauds, et recula. Il leva un bras puis le descendit rapidement. La lame tomba du haut de ses quelques mètres pour trancher net le cou de la pauvre femme. Il y eu un très court silence puis on hurla de joie dans la horde de fous déchaînés. Une autre putain de moins dans le giron de l’aristocratie. Vive la Révolution! Vive la France!

J’étais là hier et j’ai pris des photos digitales. Je suis en train de les imprimer au laser sur du papier glacé.

Demain, je vais me temporter sur le Titanic et faire des clichés du tonnerre.

Un jour, je vous le jure, quelqu’un va me croire et acheter mes photos. Mais ma machine à voyager dans le temps n’est pas à vendre, qu’on se le dise.