Le ciel assombri de peines et de misères moule et démoule ses draps farcis de courbes en eau et éclairs. Ce dieu des cieux gronde de cette colère qui fera jaillir dans la voûte céleste tout un concert dans les minutes qui suivent.
Les arbres, au garde-à-vous, applaudissent de leurs mains garnies de verdure. Les pelouses ont fini de se plaindre de la sécheresse, effritées dans un labyrinthe de craquelures où errent des insectes à la recherche de quelque réconfort.
C’est là, sur un sentier perdu, dans ce décor titanesque, que roule Ben sur son pauvre vélo de fortune, le regard rivé sur le temps, songeant à la Miss Météo qui avait annoncé encore du soleil sur la cite desséchée, au grand dam de la population qui souffrait du manque d’eau et de fraîcheur. Ben, un peu cinglé, aimait rouler à gorge déployée, buvant l’air du temps sans se soucier des affres de la sécheresse.
