Viateur Boulerice regarda sa montre. Les aiguilles avaient à peine bougé. Seule la trotteuse s’obstinait à courir, défiant l’étonnante langueur du temps. Il leva les yeux et vit l’horloge sur le mur. Il compara les deux et constata que le temps ne changeait pas malgré les couleurs criantes de l’horloge ou la sobriété du beige argenté cerclé d’or de sa montre.
Ses yeux parcoururent la pièce à la recherche de quelque autre témoin qui passerait. L’écran vide du téléviseur reflétait l’étrange luminosité du dehors et les formes rectangulaires qui l’encerclaient, la table du salon, la chaise droite, le cadre, la toile, l’aquarium. Seule la plante jurait, cruelle, avec ses verts et ses jaunes.