Archives par mot-clé : viol

Noir demain

Que sont ces gouttes de pluie parmi les larmes de la fillette en ce jour gris de la fin de son enfance? Une ombre est venue ce matin prendre ce rayon de soleil, l’arracher à ses songes, le froisser puis le jeter au loin. L’innocence bafouée, les genoux repliés sur le cœur, elle a fermé ses yeux en songeant à cet hier tellement magique qui est soudain devenu une réalité aux murs craquelés, une course folle dans un tunnel au cœur rétréci, percé là-bas d’une lumière crue, artificielle, sans cette image en constante mouvance des lendemains d’éternité de son jeune âge.

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Victor et Rosaria

Madame Rupert, une grosse femme dans la soixantaine, promène son chien, Maximilou, sur la Main. Il fait beau. Le soleil est chaud en cette fin d’été. L’automne va revenir avec ses bourrasques d’air frais et ses tourbillons de feuilles mortes. Madame Rupert n’aime pas l’hiver, ne l’a jamais aimé et ne l’aimera jamais. Elle aime Maximilou, son vieux chien, son vieil ami, et rien d’autre. Elle n’aime pas la télévision, non plus que la radio et ses musiques folles sur lesquelles les jeunes filles à moitié nues se trémoussent le nombril à l’air. Elle n’aime pas les amoureux qui se pourlèchent les babines en public, qui se photographient devant un monument ou un plante exotique. Elle hait les politiciens qui se laissent flotter au gré des sondages pour s’assurer un siège en permanence. Elle déteste les éboueurs, les pêcheurs, les industriels, les hommes d’affaires, les docteurs, les architectes, bref, elle n’aime pas grand chose.

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Au four

À son réveil, l’homme ne sait pas où il se trouve. Il a les yeux fermés. Il émerge doucement de la noirceur où il était plongé. Ses cauchemars s’effacent pour faire place à une bien pire réalité: il est étendu dans un four. Probablement un four crématoire. Il frappe les parois au-dessus de lui et de chaque côté. Il veut s’emparer du briquet au fond de sa poche mais il constate qu’il est nu. Il touche la pierre noircie par les flammes intenses. Son cœur bat de plus en plus rapidement. Il cligne des yeux. Ses pupilles sont brûlantes. Lentement, il se remémore la scène de la veille et rit. Que faire de plus? La dérision de cette scène finale de sa vie couronne un trajet des plus fous. Le fin est proche et il ne reste que quelques secondes avant de mourir.

La veille, vers minuit, il est sorti pour marcher à travers le parc B.. où il guettait ses futures victimes. Cette fois, c’est une coureuse qui attira son attention. Vêtue d’une tenue bleu pâle, elle peinait sur le sentier qui descendait vers la rue, vers la fin de son trajet. Il sortit de derrière la haie de cèdres pour se préparer à couper la route à la jeune femme qui chantait le dernier succès de Madonna, insouciante.

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